Le massacre de Maillé
Dans cet article, découvrez l'histoire de la tragédie de Maillé, le deuxième plus important massacre de populations civiles sur le territoire français au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Le 25 août 1944, les Allemands assassinent 124 des 500 habitants du village de Maillé en Indre-et-Loire. Ce tragique bilan humain fait de Maillé, le deuxième plus important massacre de populations civiles sur le territoire français au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Contexte
Occupation allemande
Depuis la capitulation de la France, comme une majorité de communes, le village doit composer avec l’occupant allemand et la présence quotidienne de près de 150 soldats chargés de surveiller la ligne de démarcation située à proximité.
L’occupant impose de nouvelles règles aux habitants comme par exemple le balayage obligatoire des rues du bourg chaque matin, la réquisition de tous les logements inoccupés ou encore la présence « d’hôtes obligatoires » dans certaines familles.
Résistance locale
Cette relative cohabitation n’empêche pas le développement de maquis et de mouvements de résistance locaux dès la fin de l'année 1940. Un des principaux réseaux de résistance doit sa fondation à l'abbé Henri Péan. Ce mouvement opère diverses actions comme la création de faux papiers, des évasions à travers la ligne de démarcation, du renseignement ou des parachutages d'armes.
Différentes personnalités de la région sont arrêtées par la Gestapo, ce qui laisse croire aux troupes occupantes que la majorité de la population est acquise aux résistants.
Accrochage entre résistants et allemands
Au cours de la soirée du 24 août 1944, certains membres de cette résistance locale sont à l’origine d’un accrochage probablement fortuit au nord de Maillé. En effet, un groupe de résistants ayant probablement l'intention de saboter un pont de chemin de fer, ouvre le feu sur deux véhicules allemands en mouvement. A la suite d'échanges de coups de feu, un véhicule de l'occupant est immobilisé, tandis que second continue sa route vers Sainte-Maure-de-Touraine, avec à son bord, un soldat blessé que la légende locale considère mort.
Sans attendre, le responsable du poste allemand de Sainte-Maure-de-Touraine informe le commandant militaire de Tours.
D’autres échanges sont probablement intervenus entre ce dernier et le commandement de Châtellerault en vue de représailles.